Lucien d’AZAY: Dictionnaire insolite de Venise

Lucien d’AZAY: Dictionnaire insolite de Venise

A comme altana, du nom de ces terrasses en bois qu’on rencontre sur les toits de Venise. B comme barena, banc de sable lagunaire. C comme caligo, ce brouillard si épais qu’il peut en automne et en hiver empêcher toute navigation sur la lagune. E comme excentriques. F comme Fenice, Florian, Fortuny. G comme Ghetto. H comme Harry’s bar. En un alphabet et 160 pages Lucien d’Azay déploie le portrait d’une Venise à la fois familiaire et insolite, à rebours de l’image de carte postale de la ville. Une façon passionnante d’entrer dans le cœur de la cité de la lagune.

Cela fait un moment que je regarde les petits livres de la collection Cosmopole, “Dictionnaires cosmopolites”, aux belles couvertures chatoyantes. Il y en a qui me font très envie: Florence, Rome, Naples, la Suisse, les frontières, les îles, les paquebots, les Pays balte, la Pologne… Mais c’est l’occasion d’un recent sejour à Venise qui m’a fait choisir de commencer par celui-ci. Je croyais bien connaitre Venise, même très bien pour y aller et retourner régulièrement. Mais ce dictionnaire insolite fourmille d’informations de toutes sortes. Et j’ai eu l’impression, en même temps que de parcourir un territoire bien connu, d’être accompagné d’un bon guide portant mon attention sur maints details de la vie courante que j’avais vus du coin de l’oeil, mais sur lesquels je n’avais jamais vraiment porté l’attention.

L’attention au vocabulaire justement est le plus séduisant de ce parcours, tous ces mots du dialecte vénitien par lesquels la ville prend une autre saveur, des catégories se construisent, toute une conception et une perception se déploient à travers la langue, les mots de tous les jours.

La litterature, le cinema, tous ces regards qui ont été portés à travers la litterature ou l’image sur une ville iconique. Lucien d’Azay note d’ailleurs à cette occasion combien Venise, séduisante à décrire, peut se révéler un décor encombrant pour les romanciers qui veulent y situer l’action de leur roman. De biens des échecs émergent cependant deux grands livres: Un bonheur de rencontre de Ian McEwan et Les papiers de Jeffrey Aspern d’Henry James. Ayant lu le deuxième, mais jamais le premier, me voici donc relancé vers d’autres lectures!

Un livre qui invite à lire d’autres livres est un plaisir particulièrement succulent. Je ne sais si toute la collection est de ce niveau, mais je suis enchanté par cette première lecture. Une expérience que je poursuivrai d’ailleurs d’ici peu, puisque j’ai déjà sur ma pile à lire le tout aussi tentant Dictionnaire insolite de la Pologne.

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