Donna LEON: Mort en terre étrangère (Brunetti, 02)

Donna LEON: Mort en terre étrangère (Brunetti, 02)

Aux premières lueurs du jour, on découvre un corps sans vie dérivant dans les eaux d’un canal bordant la piazza San Zanipolo. Tous les indices mènent à conclure qu’il s’agirait d’un vol qui aurait mal tourné. Mais le commissaire Brunetti peine à y croire. D’autant que l’identité de la victime, un militaire américain basé à Vicence, complique encore un peu plus l’affaire. Peu après, un cambriolage survient dans un palais appartenant à un riche homme d’affaires de Milan. À première vue, les deux incidents semblent sans lien, mais Brunetti s’entête à y voir une connexion, malgré les tentatives de tous bords de l’en dissuader…

Un américain, le sergent Foster, travaillant au service de la santé publique de la base américaine de Vicence, tué à l’arme blanche à Venise, ville pourtant réputée pour le calme de ses nuits, sa supérieure, une médecin pédiatre, avec laquelle il a noué une relation amoureuse, un sac de cocaïne qui tombe à pic pour détourner Brunetti dans son enquête, une mort par overdose… – aidé par un carabinier de Vicence, où il se déplace à plusieurs reprises contre l’avis de sa hiérarchie, Brunetti va devoir lever l’un après l’autre les faux indices pour remonter la piste d’un obscur trafic de déchets impliquant à la fois la mafia et l’armée américaine. Après une première enquête somme toute assez classique, c’est donc avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le commissaire Brunetti, plus flegmatique que jamais – une qualité propre aux vénitiens, pour cette nouvelle aventure où Donna Leon explore avec plus d’ambition les possibilités d’une ville labyrinthique, à l’image des chausse-trappe tendues par les mafieux et véreux de tout poil. La proximité du beau-père de Brunetti avec les milieux d’affaire, depuis son palais bordant le Canal Grande, y prend une nouvelle dimension. Un peu à l’image d’une ville dont l’eau sombre des canaux reflète opportunément les chatoiements et la lumière, dissimulant ainsi au regard les secrets qu’en profondeur cette noirceur recouvre. Le vice-questeur Patta, personnage flagorneur, soucieux de ne pas faire de vague, et peut-être trop lié avec tous les notables de la ville, que Brunetti doit apprendre à naviguer pour conduire son enquête de manière officieuse, acquière un peu plus d’épaisseur. Peu à peu donc, un univers romanesque se crée – univers que je ne vais pas tarder à continuer d’explorer… rendez-vous d’ici peu ici même pour la troisième enquête du commissaire Brunetti: Un vénitien anonyme.

4 réflexions sur « Donna LEON: Mort en terre étrangère (Brunetti, 02) »

  1. J’ai découvert les enquêtes de Brunetti il n’y a pas si longtemps. J’en ai lu 5 pour le moment, dans le désordre. C’est un personnage très attachant, avec une vie de famille normale, contrairement à la multitude de policiers alcooliques, violents, perturbés … Et le décor de la ville de Venise est parfait.

    1. C’est une lecture plaisante en effet, qui m’a permis de rester quelques temps à Venise. Le décor est parfait.

  2. Tu lis tous les tomes l’un après l’autre ou c’est juste l’ordre de publication ? En tout cas, je trouve cette idée vraiment très bien de plonger complètement dans un univers ou l’ambiance d’une ville.

    1. J’ai eu envie de m’y replonger au retour d’un séjour à Venise. Et oui, je compte bien poursuivre la lecture des romans dans l’ordre de publication pendant encore quelques temps.

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