Voir du pays

Voir du pays

C’était l’époque où je vivais le cul sur une selle: j’allais au boulot à vélo, cinquante bornes par jour aller et retour, soit plus de deux cents par semaine, j’étais un vrai alcoolo de la petite reine, passant toute la journée à bout de nerfs, les muscles ankylosés, la cervelle ébranlée par les pavés, j’ai longtemps tourné en rond dans Paris et ses parcs, à toute allure, comme une âme en peine ou plutôt comme une particule dans un cyclotron,…

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Lydie Jean-Dit-Pannel. Alive.

Lydie Jean-Dit-Pannel. Alive.

Retour au musée de Dole, dont j’ai déjà parlé quelques fois ici. J’aime beaucoup Dole, petite sœur jurassienne de Dijon et de Besançon, qui vaut assurément le coup d’œil. Si vous n’y êtes jamais allé, profitez d’un passage éventuel en Bourgogne-Franche-Comté pour vous y arrêter. La ville, située à mi-chemin de Dijon et de Besançon (un beau camp de base peut-être pour visiter les deux belles rivales “bourguignonnes”), a tout en tout cas pour séduire: un beau patrimoine architectural étagé…

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Belinda CANNONE: La forme du monde

Belinda CANNONE: La forme du monde

Romancière, Belinda Cannone pratique aussi la marche, en montagne, une montagne d’été. Et quand elle ne marche pas, elle danse, le tango, cette danse dont on a dit suggestivement qu’elle était une idéalisation de la marche. Prélude à de poétiques réflexions sur notre façon d’être au réel et d’habiter le monde, cette longue pratique de la marche, entre les pas de laquelle on reconnait aussi l’expérience de mille émerveillements comme les chausse-trappes de l’existence avec ses ruptures et ses recommencements,…

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La forme du monde

La forme du monde

Je poursuis la lecture de l’essai de Belinda Cannone, commencée hier soir, texte sensible et suggestif sur les impressions de la marche, notamment en montagne. Au détour d’un chapitre, ces deux belles pages, qui donnent leur titre à l’ouvrage. L’auteure se trouve alors dans le Valais, en Suisse, montant d’Arolla vers le Pas de Chevres… Au fil de l’ascension, une belle montagne, sur l’autre versant de toute la vallée, se révéla progressivement dans toute sa masse et m’apparut comme un…

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Dans le désert de Wadi Rum

Dans le désert de Wadi Rum

la beauté extrême est douloureuse, je ne sais pourquoi. Par impossibilité de la retenir ? Comme expérience accélérée de la fugacité de l’existence ? Je suis vivante, au sein de ce monde désirable, et je passerai, comme s’achèvera tout à l’heure ma rencontre avec cette splendeur. Peut-être aussi parce que chez moi, la force d’une émotion exige toujours d’être convertie – il faudrait dans un deuxième temps, en « faire quelque chose » (comment taire ?). Or, on ne peut…

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Le vrai luxe

Le vrai luxe

Il y a peu, une petite enquête pour laquelle je devais répondre à la question « Qu’est-ce que le luxe ? » me fit me rappeler une expérience vécue au début des années cinquante, alors que j’étais jeune marchand d’art à Paris : la venue dans ma galerie du collectionneur français, le baron Alain de Rothschild (J’avais pris un demi-Valium contre le trac !). Je lui présentai quelques beaux travaux de Picasso déjà rares à l’époque, parmi lesquels une aquarelle…

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L’art, ou la vie

L’art, ou la vie

La grandeur de l’art véritable, au contraire, de celui que M. de Norpois eût appelé un jeu de dilettante, c’était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d’épaisseur et d’imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans l’avoir connue, et qui est tout simplement notre vie,…

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Anne-Marie BOCH: L’euphorie des cimes

Anne-Marie BOCH: L’euphorie des cimes

L’euphorie des cimes, cette ivresse particulière du dépassement de soi en montagne. Chirurgien et alpiniste amateur, Anne-Marie Boch y consacre un joli petit essai qui est comme une sorte de phénoménologie de l’alpinisme. Beau récit d’expériences qui, mises bout à bout, finissent par approcher quelque chose de cette euphorie des cimes qui donne son joli titre à ce livre: l’hostilité du milieu naturel, sa fragilité, un certain romantisme de la solitude, l’effroi délicieux d’une montagne qui contemplée de près ouvre…

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