Ed McBAIN: Rançon sur un thème mineur (87ème District, 10)

Ed McBAIN: Rançon sur un thème mineur (87ème District, 10)

Un enfant est enlevé. L’inspecteur Carella est mis sur l’affaire, secondé par Meyer Meyer. Inspecteur au 87e District, Carella est un calme, et du calme, dans cette affaire délicate, il en faut, car décidément rien ne va tourner vraiment comme il faudrait dans cette histoire: un riche industriel, magnat de la chaussure, un trio de malfrats pas très malins, une rançon à payer, un enfant pris pour un autre, d’obscures affaires de prise de position et de contrôle d’un groupe industriel, des vols de matériels de radio, tels sont les ingrédients de ce nouvel épisode de la série de Ed McBain qui, une fois n’est pas coutume, entraîne les enquêteurs du 87e District du côté des beaux quartiers d’Isola.

Dans cette véritable Comédie humaine qu’est la série d’Ed McBain, derrière le schéma directeur de romans de procédure policière, suivant pas à pas le déroulement d’une enquête dont tout un commissariat est le personnage principal, on trouve en réalité différentes formes de récits. C’est le plaisir de la série: des variations toujours renouvelées sur un thème commun. Ici, si le suspense du type course contre la montre donne bien sa forme au récit (une rançon est demandée à défaut de quoi un enfant sera tué), l’intérêt de ce 10e opus tient moins dans la tension chronologique, remarquablement illustrée par le précédent volume, que dans l’étude de caractère. Douglas King est un industriel ambitieux, sur le coup de pouvoir prendre seul le contrôle de son entreprise et devenir PDG de son groupe. L’enlèvement du fils de son chauffeur, pris pour son fils, avec lequel il jouait, à cause d’un malencontreux échange de pull par les deux garçons, va venir révéler les tensions personnelles, sociales, familiales derrière l’apparence du bonheur et de la réussite sociale. L’éloge du self-made-man par un Douglas King cynique qui refuse de payer la rançon pour libérer Jeff, le fils de Charles Reynolds son chauffeur, au prétexte que celui-ci ne serait qu’un faible qui n’a pas su travailler à améliorer sa condition finit par faire éclater son couple; cependant que, de son côté, le trio de truands est travaillé lui aussi de tensions. Un roman efficace, un de plus, dans cette série que je ne me lasse jamais de redécouvrir.

4 réflexions sur « Ed McBAIN: Rançon sur un thème mineur (87ème District, 10) »

  1. Ah, l’inspecteur Carella – beaucoup de souvenirs qui me reviennent, j’en suis même émue, car c’était une des séries préférées de mon papa et il m’a évidemment transmis ce plaisir. Je ne me rappelle plus du tout si j’avais lu celui-ci mais tu m’as donné une sacrée envie de faire une escapade dans le 87ème district.

    1. C’est une série que j’aime tout particulièrement, ce côté Comédie humaine peut-être, avec ses personnages récurrents et la radiographie à la fois d’une ville et des évolutions urbaines. Et le récit est redoutablement efficace. Bref, je passe à chaque fois un bon moment. Je suis content de t’avoir donné envie d’y replonger en tout cas, preuve que le petit coup de fouet qu’il m’a fallu me donner pour reprendre en main ce blog, après une année bien chargée, n’a pas été tout à fait inutile finalement.

  2. Ah!!! mon projet est de les lire dans l’ordre, pour ce faire plusieurs volumes m’attendent. Les trois premiers, c’est fait. Comédie humaine, oui.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.