Amours baroques

Amours baroques

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage,
Et la mer est amère, et l’amour est amer,
L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer,
Car la mer et l’amour ne sont point sans orage.

Celui qui craint les eaux, qu’il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer,
Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.


La mère de l’amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l’amour, sa mère sort de l’eau
Mais l’eau contre ce feu ne peut fournir des armes.


Si l’eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j’eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.

Pierre de Marbeuf, Recueil des vers (1628)

6 réflexions sur « Amours baroques »

    1. Oui, c’est une période trop souvent négligée. J’aime aussi beaucoup la poésie baroque, que j’ai découvert il y a longtemps grâce à un recueil de Jean Rousset (Anthologie de la poésie baroque française), et dans laquelle je prends beaucoup de plaisir à me replonger en ce moment

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