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Author: Cléanthe

Le vrai luxe

Le vrai luxe

Il y a peu, une petite enquête pour laquelle je devais répondre à la question « Qu’est-ce que le luxe ? » me fit me rappeler une expérience vécue au début des années cinquante, alors que j’étais jeune marchand d’art à Paris : la venue dans ma galerie du collectionneur français, le baron Alain de Rothschild (J’avais pris un demi-Valium contre le trac !). Je lui présentai quelques beaux travaux de Picasso déjà rares à l’époque, parmi lesquels une aquarelle…

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L’art, ou la vie

L’art, ou la vie

La grandeur de l’art véritable, au contraire, de celui que M. de Norpois eût appelé un jeu de dilettante, c’était de retrouver, de ressaisir, de nous faire connaître cette réalité loin de laquelle nous vivons, de laquelle nous nous écartons de plus en plus au fur et à mesure que prend plus d’épaisseur et d’imperméabilité la connaissance conventionnelle que nous lui substituons, cette réalité que nous risquerions fort de mourir sans l’avoir connue, et qui est tout simplement notre vie,…

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Anne-Marie BOCH: L’euphorie des cimes

Anne-Marie BOCH: L’euphorie des cimes

L’euphorie des cimes, cette ivresse particulière du dépassement de soi en montagne. Chirurgien et alpiniste amateur, Anne-Marie Boch y consacre un joli petit essai qui est comme une sorte de phénoménologie de l’alpinisme. Beau récit d’expériences qui, mises bout à bout, finissent par approcher quelque chose de cette euphorie des cimes qui donne son joli titre à ce livre: l’hostilité du milieu naturel, sa fragilité, un certain romantisme de la solitude, l’effroi délicieux d’une montagne qui contemplée de près ouvre…

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Eloge de la main: “on dirait qu’elle pense”

Eloge de la main: “on dirait qu’elle pense”

La lecture parfois permet des associations comme on suivrait des pensées: de fil en aiguille par le simple jeu de “ça me fait penser à”, le plaisir d’avoir découvert une sente, le désir de la suivre. Le beau livre d’Anne-Marie Boch, L’euphorie des cimes, les très belles pages qu’elle consacre à l’expérience d’une forme de toucher esthétique quand on grimpe en montagne (pages dont j’ai publié ici un extrait jeudi dernier) m’a ramené à des choses que je connais mieux:…

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Une sensualité toute minérale

Une sensualité toute minérale

Comme le remarque le public, étonné, l’escalade est une activité qui se pratique «à mains nues ». Et que l’on porte des gants en alpinisme glaciaire ne change rien à l’affaire, En escalade rocheuse, on met les mains sur la paroi, et ce contact direct participe de l’impression de réalité du monde. L’alpiniste entretient avec le monde un rapport charnel, incarné. Il prend le monde à pleine main, cette main qui tâte et caresse le rocher en même temps qu’elle…

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Du bon usage de la montagne

Du bon usage de la montagne

Soudain, en pleine montée, me voici doublé par un coureur à pied, lancé comme une fusée, en short et tenue légère, qui semble prendre le GR5 pour une piste d’athlétisme. Puis en voici un deuxième, un troisième… J’ai l’impression d’être un éléphant. Pour eux, le relief est un terrain de jeu postmoderne: une course contre la montre qui ignore le degré de la pente et finit par mettre entre parenthèses la montagne elle-même. Cela témoigne d’un manque évident de respect,…

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Carl Gustav JUNG: Essai d’exploration de l’inconscient

Carl Gustav JUNG: Essai d’exploration de l’inconscient

Quelques mois avant sa mort, Jung fit un rêve dans lequel il s’adressait en toute simplicité à un large public qui le comprenait aisément. De ce rêve est sorti l’Essai d’exploration de l’inconscient, dernier livre du psychanalyste, introduction à sa doctrine à destination du grand public. Toute la démarche de Jung est dans cette inspiration. Le rêve est le révélateur de la psyché humaine, un terrain d’exploration extraordinaire, le lieu aussi où se préparent et s’expriment, sous la forme d’images…

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La présence du primitif

La présence du primitif

L’homme se sent isolé dans le cosmos, car il n’est plus engagé dans la nature et a perdu sa participation affective inconsciente avec ses phénomènes. Et les phénomènes naturels ont lentement perdu leurs implications symboliques. Le tonnerre n’est plus la voix iritée d’un dieu, ni l’éclair son projectile vengeur, la rivière n’abrite plus d’esprits, l’arbre n’est plus le principe de vie d’un homme, et les cavernes ne sont plus habitées par des démons. Les pierres, plantes, les animaux ne parlent…

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