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Author: Cléanthe

Tons neutres

Tons neutres

Ce jour d’hiver, nous longions un étang, Le soleil était blanc, comme maudit de Dieu. Quelques feuilles gisaient sur la terre stérile, Tombées d’un frêne et grises. Vous aviez pour moi le regard qui se perd Dans la banalité des secrets éventés, Nous échangions quelques paroles Qui appauvrissaient d’autant notre amour. Le sourire, O combien funèbre de vos lèvres, Ne durait que pour avoir la force de mourir; Ainsi le traversait un sillon d’amertume Comme vole un oiseau de mauvais…

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Amours baroques

Amours baroques

Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage,Et la mer est amère, et l’amour est amer,L’on s’abîme en l’amour aussi bien qu’en la mer,Car la mer et l’amour ne sont point sans orage. Celui qui craint les eaux, qu’il demeure au rivage,Celui qui craint les maux qu’on souffre pour aimer,Qu’il ne se laisse pas à l’amour enflammer,Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage. La mère de l’amour eut la mer pour berceau,Le feu sort de l’amour, sa…

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Alice et le maire (Nicolas Pariser)

Alice et le maire (Nicolas Pariser)

“Le maire de Lyon, Paul Théraneau, va mal. Il n’a plus une seule idée. Après trente ans de vie politique, il se sent complètement vide. Pour remédier à ce problème, on décide de lui adjoindre une jeune et brillante philosophe, Alice Heimann. Un dialogue se noue, qui rapproche Alice et le maire et ébranle leurs certitudes.” La comédie n’est pas un genre facile. Comme la politique sans doute. L’essentiel y tient à un art particulier de la mesure, de la…

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Onde serpentine

Onde serpentine

Debout sur le pont de pierre, je me suis penché au-dessus de l’eau noire qui se faufilait à travers les pierres. D’habitude, c’est un joli cours d’eau, peu profond, trois pouces à peine au-dessus de la cheville, qu’on ne se lasse pas de regarder, avec ses herbes qui ondulent mollement, mais aujourd’hui le fond même est trouble. Du fond de l’eau jaillit la boue, d’entre les nuages la pluie frappe, les spirales d’eau se chevauchent et fendent le lit de…

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Roubaix, une lumière (Arnaud Desplechin)

Roubaix, une lumière (Arnaud Desplechin)

“Roubaix, une nuit de Noël. Le commissaire Daoud sillonne la ville qui l’a vu grandir. La routine : des voitures brûlées et des altercations. Au commissariat, vient d’arriver Louis Coterelle, fraîchement diplômé. Daoud et Louis vont faire face au meurtre d’une vieille dame. Deux jeunes femmes sont interrogées, Claude et Marie. Des voisines démunies, toxicomanes, alcooliques et amantes.“ Dire que j’ai failli passer à côté de ce film qui concentre pourtant tout ce que j’aime au cinéma! Un grand film…

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Les Hirondelles de Kaboul (Zabou BREITMAN et Éléa GOBBÉ-MÉVELLEC)

Les Hirondelles de Kaboul (Zabou BREITMAN et Éléa GOBBÉ-MÉVELLEC)

“Été 1998, Kaboul en ruines est occupée par les talibans. Mohsen et Zunaira sont jeunes, ils s’aiment profondément. En dépit de la violence et de la misère quotidienne, ils veulent croire en l’avenir. Un geste insensé de Mohsen va faire basculer leurs vies.“ Toujours à ma difficulté de tenir ici le rythme de mes lectures, et maintenant de mes films, je sors de ce très beau film d’animation, qui m’a beaucoup touché. Et je me suis dit que ce serait…

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Les amants crucifiés (MIZOGUCHI Kenji)

Les amants crucifiés (MIZOGUCHI Kenji)

“À la fin du XVIIe siècle, Mohei est un brillant employé de l’imprimeur des calendriers du palais impérial. O-San, la jeune épouse de son patron, sollicite son aide pour éponger les dettes de sa famille car son mari est trop avare. Mohei accepte et emprunte l’argent sur la commande d’un client. Dénoncés et menacés d’adultère, Mohei et O-San vont devoir fuir avant de s’avouer l’un l’autre leur amour.” Déjà bien en peine de suivre mes lectures par des billets reguliers…

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Une femme dont on parle (MIZOGUCHI Kenji)

Une femme dont on parle (MIZOGUCHI Kenji)

“Dans le quartier des plaisirs de Kyoto, Hatsuko dirige une maison de geishas. Étudiante à Tokyo, sa fille, Yukiko, revient chez sa mère après une tentative de suicide. D’allure et de tempérament moderne, elle rejette le métier de sa mère. Sans le savoir, les deux femmes vont s’éprendre du même homme, obligeant Yukiko à devenir ce qu’elle hait par-dessus tout.” Nouveau film de Mizoguchi et de nouveau (je me répète !) un chef-d’oeuvre. Après les deux fils “historiques” vus hier…

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