Les amants crucifiés (MIZOGUCHI Kenji)
« À la fin du XVIIe siècle, Mohei est un brillant employé de l’imprimeur des calendriers du palais impérial. O-San, la jeune épouse de son patron, sollicite son aide pour éponger les dettes de sa famille car son mari est trop avare. Mohei accepte et emprunte l’argent sur la commande d’un client. Dénoncés et menacés d’adultère, Mohei et O-San vont devoir fuir avant de s’avouer l’un l’autre leur amour. »
Déjà bien en peine de suivre mes lectures par des billets reguliers si bien que ce blog est davantage une sorte de sautillement à cloche-pied qu’un journal de lecture, il a fallu que je me lance dans cette nouvelle rubrique – Les films de Cléanthe- et bien sûr, cela n’a pas manqué au bout du 4e ou 5e film, je le trouve bien en peine de suivre le rythme prévu. Qu’à cela ne tienne! J’ai poursuivi mon cycle Mizoguchi, enchantement de mon été cinématographique, avec Les amants crucifiés, un nouveau coup de maître du du grand, de l’immense cinéaste japonais. Au centre de ce film, la représentation de l’amour, qui offre à Mizoguchi la possibilité d’un intéressant chassé croisé entre Orient et Occident. Il y a quelque chose du rêve occidental de l’amour dans cette histoire d’une passion entre deux êtres vécue jusqu’au bout, jusqu’à la mort, cependant que la manifestation du sentiment amoureux ne cesse d’adopter des formes propres sans doute à la culture japonaise, qui offrent un passionnant contrepoint à la trame générale de l’histoire. Et puis il y a surtout, comme toujours, de magnifiques plans, et une direction d’acteurs d’une grande efficacité poétique qui donne à l’idée de l’amour comme manifestation d’une force brutale, qui est peut-être le vrai centre de ce film, toute la force d’une grande expérience cinématographique qui est, comme toujours chez Mizoguchi, un regard attentif et plein de compassion à la façon dont les êtres humains s’agitent pour vivre.
2 réflexions sur « Les amants crucifiés (MIZOGUCHI Kenji) »
je ris en lisant que tu peine à faire tes billets, j’ai le même problème j’ai dévoré cet été mais j’ai été incapable de faire des chroniques au fur et à mesure, je suis paresseuse hélas
je ne connaissais pas ce film mais les japonais ont une façon bien à eux d’exprimer la passion amoureuse
C’est justement dans les périodes où je dévore le plus, comme toi cet été (même si pour moi a été davantage ciné et expos que lectures cet été), que justement j’ai le plus de mal à tenir à jour mes billets. Je ne sais pas si c’est un problème de paresse. Il me semble que cela relève de quelque chose de plus profond peut-être : à la fois ce besoin que j’ai toujours d’un retour critique et analytique sur ce que je lis, je vois; et en même temps le bonheur de m’abandonner aux textes, aux récits, aux expos, aux films, comme ils viennent, en sachant que je n’en retiendrai pas grand chose alors, mais en eprouvant aussi une forme de légèreté dans cet abandon. Eh puis, je me dis dans ces moments-là qu’on peut toujours relire ou revoir les œuvres qui nous ont marqués. C’est en tout cas comme ça pour moi. Je ne sais pas si tu éprouves la même impression.