Jamie OLIVER: So British
Cela fait longtemps que je n’ai plus parlé de livres de cuisine. Quoi de mieux pour fêter ce mois anglais qu’un livre de cuisine anglaise, signé par la star des cuisiniers britanniques : Jamie Oliver himself ? Le titre est éloquent : So british. Plus de 130 recettes qui vous feront aimer la cuisine anglaise. Il n’y a qu’à ouvrir ce livre, en effet, pour goûter avec plaisir les plats concoctés par un Jamie Oliver qui nous avait davantage habitué à une cuisine d’inspiration italienne, mais qui revient aux classiques britanniques pour leur donner ce petit coup de modernité dont mon estomac, je le confesse, ainsi que ceux de quelques amis, ne se sont pas plaints ces derniers temps. Cela fait plusieurs mois que nous nous régalons de ces délices d’outre-Manche…
J’ai entendu parler de Jamie Oliver, la première fois, curieusement, non pas en Angleterre, mais en Allemagne. C’était dans une librairie, à Nüremberg. Jamie Oliver sortait son premier livre de cuisine et il devait venir là pour le dédicacer. Il n’était pas encore connu en France. C’est la première fois que j’ai vu passer l’effet Jamie. J’étais là pour une raison qui n’a rien à voir avec la cuisine : puisqu’il faut que je vous raconte un peu ma vie, je vous dirai que je cherchais là des ouvrages sur la technique du dessin – j’ai passé tout un mois en Allemagne, cet été là à tenter désespérément de reproduire un verre et une assiette, ainsi que les ombres et les reflets d’un pommier ou d’un corps de ferme que je voyais depuis un balcon couvert de géraniums, avant de laisser tomber mes crayons et de me dire que décidément je n’étais peut-être pas doué pour le dessin. Mais à ce moment là, je m’imaginais encore couvrant mon carnet de voyageur entre deux lectures ou deux visites, comme un personnage d’Edith Wharton ou d’Henry James. Bref, je laissais enfler ma chimère. Et c’est pour cela que je m’étais laissé happé par cette librairie vraiment extraordinaire, une véritable caverne de livres sur plusieurs étages. Lorsque, tout à coup, dans l’ambiance feutrée de la noble institution franconienne, un bruit à commencé à se faire. Une masse trépidante se rassemblait dans l’espace consacré aux livres de cuisine (je sais les allemands gourmands, mais enfin le reste de la librairie était presque vide !). La foule a menacé de déborder devant les rayonnages où je me trouvais… Ce sont les travaux manuels qui m’ont sauvés ! S’il n’y avait pas eu toute cette table dédiée au Basteln (le bricolage), une autre passion allemande, pour faire mur entre moi et eux, franchement, je le crois bien, j’étais piétiné ! Et c’est alors qu’on a annoncé que Jamie venait d’arriver… J’ai peine à confesser que goûtant peu de telles réunions dans des lieux consacrés à des livres, mon ignorance du bonhomme dont j’ai depuis suivi les émissions avec plaisir – peut-être aussi poussé par cette bière fumée dont la promesse me trottait dans la tête depuis le début de la matinée – j’ai fui aussitôt l’endroit, ma boite de crayons et mon livre sur les ombres sous le bras, jusqu’à une auberge où on servait de bien délicieuses saucisses grillées – pour les connaisseurs: les fameuses saucisses de Nüremberg. Bref, la gastronomie allemande et mon goût pour les endroits calmes au milieu de cet été entièrement consacré à la passion de la plume, du pastel, du crayon ont été la cause de cette première rencontre manquée ! Depuis, bien sûr, j’ai appris à me rattraper, et j’ai déjà acheté plusieurs livres du bien sympathique chef anglais – mais plus de Jamie Oliver dans les librairies que j’ai fréquenté depuis… une fois seulement, à Turin, je crois, mais nous nous sommes ratés d’une semaine. Et puis je n’y serais sans doute pas allé, vu que je n’aime guère les dédicaces.
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– Mais, demanderez-vous, et l’essentiel ?
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– L’essentiel ?
- – Oui, que nous propose-t-il de manger cette fois ?
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– Oh, de bien délicieuses choses. Je vous mets l’eau à la bouche en vous donnant la liste de quelques unes de ces délicieuses recettes ?
Les délices de Jamie :
Scones aux pommes de terre – œufs brouillés – saumon fumé (oui!)
Crumpies (miam!)
Toasts au haddock fumé – œufs pochés – épinards (délicieux!)
Soupe printanière glacée – menthe – fromage de chèvre – citron (je tombe!)
Soupe de courge musquée aux pommes rôties (Ah ! la pomme rôtie avec la courge…)
Salade croquante de St Werburghs (un délice!)
Petits scotch eggs (ce n’est pas très anglais, mais vivent les délices britanniques!)
le Fish pie des jours heureux (un des rares plats où l’Angleterre se souvient qu’elle est bordée de côtes maritimes)
Porc de Bristol à la sauce Jerk – couenne croustillante – sauce du verger (c’est pour des plats comme cela que je me demande pourquoi je ne suis pas né anglais!)
enfin une petite pensée pour les lecteurs et lectrices férus de lectures victoriennes : pourquoi ne pas accompagner vos prochaines découvertes d’un délicieux Victoria Sponge Cake, parfumé à l’orange et décoré de délicates roses cristallisées, farci de crème à la vanille et de confiture de framboise ?
Comment, vous n’êtes pas encore à vos fourneaux ?
Moi, je sors faire un petit tour à la fête de la musique, avant de retrouver ici quelques délices…
Publié dans le cadre du Mois anglais organisé par Lou et Titine
6 réflexions sur « Jamie OLIVER: So British »
Sympa ce billet sur la gastronomie british. Etant en Angleterres j’ai goûté pas mal de ces mets. Et j’ai vu plusieurs des émissions de ce chef. Je n’ai en revanche jamais ouvert son livre. J’ai
bien aimé ton anecdote en Allemagne et l’ambiance des vacances à la Edith Warthon. Tu as finalement abandonné pour de bon le dessein alors?
@Missycornish: je n’abandonne pas l’idée de m’y remettre un jour…
Je n’ai jamais acheté un seul livre de cuisine, mais là tu vas peut-être me faire changer d’avis, les recettes ont l’air succulentes ! 🙂
@JainaXF: c’est en effet le livre pour sauter le pas.
Merci Cléanthe pour ce billet qui nous met l’eau à la bouche… le haddock fumé, le plat de scones pommes de terre et de saumon fumé… miam !! Je vais peut-être finir par craquer et m’offrir ce
livre !
As-tu pensé à m’envoyer un petit mail ?:) Je n’ai pas vu hier soir ni aujourd’hui, mais je demande au cas où comme je passe ici !
@Lou: je t’ai enfin envoyé le petit mail.