George SAND: Les Dames vertes

George SAND: Les Dames vertes

Les-Dames-vertes.gifLorsque le jeune Nivières se rend, sur la recommandation de son avocat de père, chez la belle Madame d’Ionis, afin de la convaincre de ne pas renoncer à ses droits dans un procès où, par bonté, elle souhaite prendre le parti de ses ennemis, il ne se doute pas de la nature des aventures qui l’attendent dans ce château, entre Angers et Saumur, où de troublantes apparitions paraissent, dit-on, à la nuit tombée, dans une chambre rebaptisée la chambre des Dames. Invité à y passer plusieurs nuits, Nivières va découvrir l’inquiétante fascination des fantômes, et y apprendre la torturante immortalité de l’amour…

 

Ce récit, tout en faux semblants et en chausse-trappes, est un petit bijou d’ironie qui montre que, même assagie, George Sand n’a rien perdu de la verve de sa jeunesse. Publiée la même année que Mademoiselle La Quintinie, roman charge croisant la question du mariage et celle de la religion, ces Dames vertes donnent, sous la forme d’une histoire de fantômes somme toute assez traditionnelle, un récit passionnant mêlant environnement fantastique et préoccupations sociales: un château Renaissance des bords de Loire, une chambre hantée par trois mystérieuses dames, une antique bibliothèque et une fontaine de Goujon sont des éléments peut-être déplacés dans ce récit du XVIIIè siècle qui est aussi une histoire de procès, d’argent, d’honneur et de mauvais mariage. Mais tout l’humour du récit naît justement de ce déplacement. Entre réalisme et fantastique, crédulité et scepticisme, passion et raison, quête du bonheur et défense de l’honneur, le parcours du jeune Nivières est à l’image d’une société désorientée, à la veille de la Révolution française, pour laquelle tout est possible: aux bourgeois de rêver de princesses, aux femmes d’être liées à un homme par autre chose qu’un titre de propriété et aux fantômes de faire chavirer le coeur d’un séduisant avocat de province. Mais méfions-nous des apparences. La bonté de la belle Madame d’Ionis ne dissimule-t-elle pas un attachement plus humain pour son charmant cousin d’Aillane que son mari poursuit dans le procès qui oppose les deux familles? Et comment la ressemblance d’une revenante avec une sculpture de Goujon peut-elle être l’origine de l’amour véritable, partagé qui unira le jeune Nivières et la soeur de d’Aillane? Tels seront finalement les véritables mystères de ce roman.

 

Challenge George Sand

Billet publié dans le cadre du Challenge George Sand organisé par George 

 

 

L’avis de Maggie 

 

10 réflexions sur « George SAND: Les Dames vertes »

  1. En revenant sur ce billet, je vois que tu n’aimes pas Mauprat que j’ai quant à moi beaucoup apprécié. La veine gothique de Sand me plaît! J’ai terminé (mais pas encore écrit de billet sur lui) Le
    péché de Mr Antoine. Encore un livre coup de coeur!

  2. @Claudialucia: je dois être un des rares inconditionnels de George Sand à ne pas aimer Mauprat, je sais. Je n’ai pas encore lu “Le péché de Mr Antoine”; à peine feuilleté. Mais
    ce roman me tente beaucoup.

  3. Je le lirai certainement; pour le moment j’essaie d’épuiser les ressources de la bibliothèque de ma ville; en tous cas il me fait envie!

  4. @Claudialucia: c’est un livre assez court, disponible en format électronique, et qui donne une vision un peu différente du talent de George Sand.

  5. Je vois que nous faisons le même challenge. je n’ai pas encore lu celui-ci. Mais l’oeuvre de la dame est si vaste que l’on n’en saurait venir à bout. Dans les romans champêtres, mon préféré est
    aussi Les Maîtres sonneurs.

  6. @ Claudialucia: Les Dames vertes se lit vraiment très vite. C’est l’occasion d’une bonne soirée, ou de quelques heures d’un après-midi pluvieux.

  7. Ça fait envie ! George Sand m’a semblé très douée pour le mystère dans Consuelo. j’ai aussi envie de lire les Maîtres sonneurs, et Lélia, et plein d’autres…

  8. @Canthilde: j’adore moi aussi George Sand, malgré quelques petites déceptions de temps en temps (Nanon ou plus récemment Mauprat); en revanche Les Contes d’une grand-mère sont
    extraordinaires (chronique à venir quand j’aurais mis un terme à mon long temps d’hibernation).

  9. N’est-ce pas qu’elle est agréable à lire, cette petite nouvelle ? La réflexion y est plus fine que dans ses romans champêtres utopiques ! J’avais beaucoup apprécié cette lecture… J’ai encore des
    Sand dans ma PAL comme “Pauline” et puis, je vais quand même relire la mare au diable dans le cadre du challenge…

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