Dany LAFERRIERE: Le Charme des après-midi sans fin
A Petit-Goâve, Vieux Os vit auprès de sa grand-mère, Da. Les premiers émois amoureux, les bagarres, les copains, les petites manies des habitants, les odeurs retrouvées, constituent la matière du récit autobiographique de cette jeunesse haïtienne et de son charme provincial. Mais le jour où la crise politique finit par gagner la ville, Vieux Os doit grandir et le départ final pour Haïti sonne comme l’annonce d’une vie inconnue et un adieu définitif aux joies en allées.
J’aurais tant voulu que le lire me plaise. Et il avait de quoi me plaire: le très beau titre d’abord, puis ce récit lui-même d’une enfance, la grand-mère et son café, le vaudou, la présence des morts, la province gagnée par la crise politique, le portrait de cette ville partagée en deux clans qui se reconnaissent à leurs jeux: le clan des joueurs d’échec réunis chez le coiffeur et le clan des joueurs de domino, les rivalités politiques qui sont aussi des rivalités amoureuses, certains personnages fantasques: cet homme et son cheval, ou cette femme, encore vierge à plus de 40 ans qui court la ville lors du couvre-feu pour préparer son mariage et qui la veille de ses noces cherche à perdre à tout prix sa virginité pour ne pas que son futur époux un jour lui reproche que, s’il ne l’avait pas aimé, elle n’aurait jamais connu personne dans sa vie Il y a dans ce livre la matière d’un grand portrait baroque, comme on pourrait en trouver chez d’autres écrivains de la Caraïbe ou de l’Amérique latine toute proche. Mais la naïveté de l’écriture, la composition par tableaux, ces très courts chapitres où l’auteur évoque un souvenir, croque une situation, une anecdote ne m’ont pas convaincu. L’absence de saveur, de rondeur de la langue, le manque de densité des tableaux fait que j’ai lu sans déplaisir le livre de Dany Laferrière, mais que je n’y ai jamais non plus trouvé de vrai plaisir.
Lecture de mai-juin
Les avis de: Exlibris ; Nina ; Lisa ; Grominou ; Armande ; Clara
Blogolecteurs ayant choisi d’autres titres: Pays sans chapeau : Praline ; L’énigme du retour : Denis
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Dany Lafferière, Le Charme des après-midi sans fin (1997), Editions du Rocher/Motifs, 2009
10 réflexions sur « Dany LAFERRIERE: Le Charme des après-midi sans fin »
C’est dommage, j’ai quant à moi beaucoup aimé cette écriture que j’ai trouvée vivante et émouvante.
@Grominou: je sais, c’est ce que tous les “blogolecteurs” répètent. Je commence à croire que je suis littéralement passé à côté de ce livre.
Hello ^^ J’ai fais un article bilan, un an après la création du challenge Matilda. Si ça t’intéresse voici le lien pour le lire :
http://raison-et-sentiments.cowblog.fr/matilda-s-contest-un-an-plus-tard-3015122.html
@Matilda: merci pour ton bilan, qui vient me rappeler mon horrible retard dans ce challenge!
J’ai beaucoup aimé cette lecture et je me suis laissée porter par les scènes décrites. Je suis curieuse de découvrir un autre texte de lui.
@ Midola: je suivrai tes billets et peut-être me laisserai-je tenter par un autre titre.
J’ai bcp aimé ces courts tableaux mais je te comprends, je ne me suis pas laissée emportée. Cependant, j’ai été touchée par cet hommage envers Da et son pays.
@Theoma: je crains être le seul à ne pas avoir vraiment aimé…
Je suis moins critique que toi, ces souvenirs livrés de manière simple m’ont émue…
@Armande: le livre est émouvant, c’est sûr, mais je pense l’oublier assez vite.