YULI

YULI

Réalisation: Icíar Bollaín

Pays: Espagne, Allemagne, Cuba, Royaume-Uni

Année: 2018

Durée : 1h55

Avec: Carlos Acosta, Santiago Alfons, …

Par ces chaleurs caniculaires, s’installer dans une bonne salle de cinéma climatisée est une des meilleurs options qui s’offrent à celui qui entend retrouver un peu de vigueur et de vitalité, et qui n’a pas la chance de pouvoir profiter de quelque étendue d’eau où pouvoir piquer une tête. Je me souviens avoir déjà, il y a quelques années, tenté l’expérience à Avignon, en plein festival, et déserté les salles des théâtres aux heures trop chaudes de la journée pour une bonne salle de cinéma. Sacrilège ? Pas moins que celui qui me fait déménager aujourd’hui la bibliothèque de Cléanthe, dédiée depuis des années au plaisir exclusif des livres, dans une salle de cinéma, à côté de chez moi. Déménagement temporaire? Qui sait, cela pourrait devenir aussi une nouvelle rubrique.

Je dois confesser que je ne savais pas trop quoi voir aujourd’hui. La recherche d’une lieu bien climatisé m’a fait entrer presque par hasard dans la salle qui diffusait Yuli, biopic et film de danse, dont je me suis dit que, même si le film n’etait pas réussi, ce serait l’occasion au moins de passer un agréable moment. Agréable surprise, Yuli est le film à voir cet été quand on aime la danse. Il y a tout évidemment du conte de fées dans cette histoire de Carlos Acosta, fils d’un camionneur cubain et descendant d’esclave devenu danseur étoile au Royal Balett de Londres. Et j’avoue ne pas bouder, l’été, quand le film du moins est bien réalisé, des histoires de ce type, même si certains trouveront cela un peu trop fleur bleu ou trop édifiant.

Sauf que le film, pour qui aime la danse, est aussi une très belle réussite. Au début du film, Carlos Acosta, aujourd’hui chorégraphe et directeur de troupe à Cuba, entame les répétitions d’un ballet qu’il consacre au récit de sa propre vie. Une autobiographie dansée pour ainsi dire. Toute la narration du film tourne autour de ces répétitions. Alternent scènes classiques d’un biopic (efficaces, mais sans grande originalité cinématographique, si ce n’est certains mouvements de caméra, pour ainsi dire chorégraphiés) et belles scènes de danse (qui sont la réinterprétation dansée de sa propre vie par le Carlos Acosta danseur et chorégraphe, beaux moments à la fois de danse et de cinéma, qui n’ont pas été loin de me faire penser parfois à ce qu’on peut trouver chez un Carlos Saura ou chez un Wim Wenders).

Au centre du film et de l’histoire, le corps évidemment, corps du danseur, corps noir, corps héritier d’esclaves avec tout ce jeu de contrainte et de liberté qui est à la fois le sujet principal de la danse et celui, me semble-t-il, de ce très beau film décidément qui a suffi à redonner un peu de joie à cette journée d’été, joie certes modeste et fragile, en ces temps toujours aussi ballottés pour moi, mais franche et vigoureuse aussi comme le mouvement et les corps de la danse. Un film d’amour sans doute, qu’on aimerait partager avec la personne qu’on aime.

3 réflexions sur « YULI »

  1. J’aurais dû te lire avant d’aller au cinéma il y a quinze jours… J’ai cédé aux sirènes de Vita et Virginia, grande amoureuse de VW que je suis et c’était… désespéramment médiocre – pour rester polie.

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